Aller au contenu

Sexualité

femme1- La sexualité entre lesbiennes : ça existe!

L’hétérosexisme ambiant au sein de notre société fait en sorte que la sexualité est souvent représentée de façon à inclure uniquement un homme et une femme, ayant des «rôles sexuels se construisant par opposition de genre (masculin/ actif versus féminin/ passif).» (Delabarre & Genon, 2011). Cette représentation balisant la sexualité fait en sorte que la sexualité lesbienne est invisible au sein de notre société, sans compter que la pornographie alimente l’idée que le symbole phallique (c’est-à-dire le pénis) est obligatoire pour l’épanouissement sexuel des femmes (Delebarre & Genon, 2011). Pourtant, la sexualité entre femmes a toujours existé, et ce, dans toutes les sociétés et dans toutes les époques. Elle a été et reste parfois interdite, réalisée dans la clandestinité, pathologisée, commercialisée (de façon à véhiculer de fausses représentations de la sexualité lesbienne), etc. (Newman, 2003). C’est ainsi qu’en tant que lesbienne, il peut paraître difficile d’identifier des points de repère quant à notre sexualité.

2- Que font les femmes entre elles au lit?

  1. a) Avec qui et comment?

Le sexe entre femmes peut autant être doux et amoureux qu’intense et explosif. Il peut même être tout cela à la fois (Acon, 2010). Une femme peut aussi faire l’amour avec une ou plusieurs partenaire(s), et ce, dans le cadre d’une relation amoureuse ou non (Delebarre & Genon, 2011).

La sexualité entre femmes inclut des caresses sur le clitoris et le vagin, et ce, soit avec les doigts ou la langue. Lorsque les caresses sont données avec la langue, nous parlons alors de sexe oral ou de cunnilingus. Le cunnilingus est souvent considéré chez les hétérosexuels comme étant un préliminaire annonçant un rapport sexuel avec pénétration. Or, chez les lesbiennes (et parfois chez les hétérosexuel(le)s), le cunnilingus peut être intégré dans la sexualité et est de cette façon considéré comme un rapport sexuel en soit, bien qu’il ne soit pas l’unique façon de faire l’amour  (Delebarre & Genon, 2011). La pénétration vaginale et anale (avec doigts, main et jouets sexuels) est aussi une pratique sexuelle pouvant être réalisée entre femmes (Jeanne M. Marrazo, 2010).

Mais peu importe la ou les partenaire(s) impliquée(s) et le contexte dans lequel il y a de la sexualité entre femmes, le plus important est de se connaître assez pour identifier ce que l’on aime et ce que l’on n’aime pas, le communiquer avec sa ou ses partenaires, s’assurer que les pratiques sexuelles réalisées sont consenties et négociées par chacune et être en mesure de mettre ses limites lorsque cela est nécessaire (Delebarre & Genon, 2011). Aussi, il demeure important de souligner que l’orientation sexuelle ne détermine pas forcément le comportement sexuel. Ainsi, une femme ayant des relations sexuelles avec d’autres femmes peut se définir homosexuelle, bisexuelle et même hétérosexuelle. Il y a donc une distinction importante à faire entre l’orientation sexuelle et le comportement sexuel (Delabarre & Genon, 2011). Et bien que l’orientation sexuelle puisse parfois illustrer une certaine tendance quant au comportement sexuel, celui-ci n’est en aucun temps prédéterminé par le fait que l’on soit lesbienne ou non.  

  1. b) Les jouets sexuels les plus populaires chez les lesbiennes

Les jouets sexuels sont de plus en plus utilisés entre femmes et sont il est maintenant plus facile de s’en procurer. Bien que leur place augmente dans l’univers sexuel lesbien, ils ne sont tout de même pas indispensables. Cela dépend bien évidemment des goûts et préférences sexuelles de chacune.

  1. Les vibrateurs (aussi appelés vibromasseurs)

Les vibrateurs ont été conçus durant les années 1950, mais à l’époque ils étaient pour la massothérapie. Depuis que leur usage a été «détourné», il s’agit d’un des jouets sexuels les plus utilisés chez les femmes. Ils sont intégrés à la sexualité en solo pour agrémenter la masturbation et en duo (ou plus) pour augmenter la créativité des ébats sexuels avec votre ou vos partenaire(s) (Mimoun, 2007).

L’utilisation de vibrateurs est connue pour procurer une stimulation clitoridienne, vaginale et anale (Newman, 2003). Un type de vibrateur, par sa configuration, peut également stimuler le clitoris ainsi que le vagin en même temps. Il existe des vibrateurs électriques, rechargeables, à piles, certains peuvent être utilisés dans la baignoire (comme c’est le cas du canard vibrant), d’autres sont munis d’une télécommande contrôlant les vitesses. Les vibrateurs peuvent également avoir différentes formes, dimensions et grosseurs.

Pour les vibrateurs à piles, nous recommandons d’acheter des piles ayant une faible puissance. En effet, les piles à forte puissance sont plus susceptibles d’endommager votre appareil.

  1. Les godemichets (aussi appelés godes ou dildos)

Les godemichets, tout comme les vibrateurs, peuvent être utilisés lors de la masturbation ou lors de vos ébats avec une ou plusieurs partenaires. Mais contrairement aux vibrateurs, les godemichets ne vibrent pas et ont la plupart du temps une forme phallique. Ils sont ainsi utilisés lors de la pénétration vaginale et anale (il existe d’ailleurs des godemichets qui par leur forme plus large à la base, sont spécialement conçus pour la pénétration anale) (Mimoun, 2007). De plus, certains godemichets, par leur forme plus recourbée, permettent la stimulation du point G lors de la pénétration vaginale (Mimoun, 2007).

Tout comme les vibrateurs, nous retrouvons des godemichets de toutes les couleurs, grosseurs et dimensions. Pour trouver celui qui vous convient le mieux (notamment au niveau de la longueur, du diamètre et de la forme), il est recommandé d’abord de vous procurer des modèles économiques en caoutchouc, latex ou en plastique. Une fois que vos préférences seront identifiées, vous pourrez alors opter pour un godemichet en silicone, étant généralement un matériel davantage considéré comme étant «haut de gamme». Les godemichets en verre sont aussi plus onéreux, et gardent la température qu’on leur donne. Ainsi, ils peuvent être réchauffés ou refroidis, pour ainsi procurer des sensations plus exaltantes lors de la pénétration.

iii.        Indications à suivre pour l’utilisation du vibrateur et godemichet

  • Pour lubrifier votre vibrateur ou votre godemichet, utilisez un lubrifiant à base d’eau et non à base de silicone. En effet, le lubrifiant à base de silicone est davantage susceptible d’endommager votre jouet sexuel, sauf s’il s’agit d’un godemichet en verre (Acon, 2010).
  • Si vous utilisez un vibrateur ou un godemichet avec plusieurs partenaires, utilisez un condom afin de vous protéger des maladies transmissibles sexuellement (Acon, 2010).
  • Les godemichets et vibrateurs peuvent également être intégrés à une ceinture (aussi appelée strap-on), permettant ainsi qu’une femme la porte dans le but de pénétrer sa partenaire. Puisqu’il existe plusieurs types de ceintures et plusieurs types de vibrateurs et godemichet, ayant pour utilité de répondre à différents besoins, il est recommandé de demander conseil à une vendeuse d’une boutique érotique spécialisée (Sex-shop) avant de réaliser votre achat.

3-  Le mythe du «lesbian death bed»

Si vous n’avez jamais entendu parler du lesbian death bed, il s’agit d’un mythe associé à la sexualité chez les lesbiennes. Ce mythe veut qu’après un certain temps, les couples lesbiens aient moins de désir sexuel que les couples hétérosexuels. Il s’agit effectivement des résultats d’une étude sortie lors des années 1980, qui a été réfutée par la communauté scientifique d’aujourd’hui. Effectivement, la théorie du death bed reposait sur des fondements hétérosexistes, ceux-ci pathologisant la sexualité des lesbiennes à (Nichols, 2004). Ce qui invalide évidemment les résultats de l’étude.

4- Ressources

Centre de solidarité lesbienne

Nous offrons des ateliers sur la sexualité lesbienne tous les mois.

Pour plus d’information : (514) 526-2452

activités@solidaritelesbienne.qc.ca

Ou consultez la programmation des activités ici.

5- Liens Internet

  1. Liens en français

Sida info service :

http://www.sida-info-service.org/sites/sida/IMG/tomber_la_culotte/

Offensive :

http://offensive.samizdat.net/spip.php?article158

masexualité.ca :

http://www.masexualite.ca

 

  1. b) Liens en anglais

Acon :

http://www.acon.org.au/sites/default/files/The-Birds-and-the-Birds-WEB.pdf

Live fast :

http://livefastmag.com/2011/09/the-truth-about-lesbian-sex

 

6- Liste de livres et articles

Christian Marmonnier (2008). Godes’ Stroy : L’Histoire du Sex toy. Belgique, Éditions Seven Sept : Belgique.

Felice Newman (2003). Les plaisirs de l’amour lesbien. Québec, Montréal : Les Presses libres.

Kat Harding (2004). Lesbiennes Kâma Sûtra. France, Paris : Éditions Contre-Dires.

Margaret Nichols (2004). Lesbian sexuality/female sexuality : Rethinking «lesbian bed ded». Sexual relationship therapy. 19(4). 363-371.

Jeanne M. Marrazo (2010). «Can I Get Herpes From my girlfriend?» : Lesbian’ sexual health. Dans Suzanne L. Dibble & Patricia Robertson (dir.), Lesbian Health 101 (p. 55-66). États-Unis, San Francisco : UCSF Nursing Press.